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Il en a commises quelques unes, de bourdes, mais celle là est énorme. Hollande confie une présidence de commission sur le sujet précité à un dinosaure de 75 ans, Jospin, dont l'existence ne fut que politique, associé à une Bachelot qui s'est fait installer dans l'arène par papa avant d'user de son influence pour placer ses enfants, et dont les liens avérés avec des intérêts privés (laboratoires pharmaceutiques) font débat (euphémisme...): pour moraliser la vie politique, à ce compte on aurait pu ajouter Guérini et Balkany.
Notons que dans son récent bouquin, Bachelot, en plus de cracher dans la soupe sarkozyste alors qu'elle en a pris et repris durant cinq ans, signale benoitement que dès 2002 on savait que Chirac sombrait dans le gâtisme, que ça se voyait: mais ça ne l'a pas empêché de faire campagne pour lui! (curieuse moralité, que de porter au pouvoir un pré-gâteux selon elle, si ça doit favoriser l'intérêt de sa famille politique et le sien)
Je ne suis pas un adepte de la démocratie participative façon désir d'avenir. Mais si un sujet méritait d'être porté par des gens neufs et moins éloignés de la politique politicienne, c'est celui là. Les septuagénaires et les sexagénaires continuent en général de voter, de même que les accros à la chose politicienne. Fallait-il confier à des représentants de cet âge et de cette catégorie une telle responsabilité? N'aurait-il pas été plus judicieux de confier la réflexion à d'autres, éloignés de la politique jugée inefficace (bien à tort à mon avis) et qui de ce fait se sont impliqués dans le milieu associatif? Et si le caractère politique de ce débat est mis en exergue, doit-il être phagocyté par les deux principaux partis - mais qui, ensemble, ne représentent pas la moitié des électeurs - en excluant les autres sensibilités?
S'il était opportun de créer une telle commission (parce que si mes comptes sont exacts, on en a créé huit autres depuis la prise de pouvoir de Hollande), quand deux instances sont là pour réfléchir: le Comité économique et social qui pond d'excellents rappoorts que personne ne lit, malheureusement, et le Conseil d'analyse stratégique, institutions auxquelles on peut ajouter les commissions parlementaires qui ont vocation à interroger - y compris par voie de convocation auxquelles nul ne peut se soustraire, suivies de déclarations sous serment -, ne pouvait-on pas la confier à des symboles du renouveau?
On frôle l'hyper-inflation, la commissionnite aiguë et chacun sait depuis Clemenceau quel est le vrai rôle de ces machins (en revanche et sous réserve de vérification ultérieure, sachons gré à ce pouvoir d'avoir mis fin à la sondageomania élyséenne en usage sous la sarkozie, qui a coûté des dizaines de milliers d'euros au contribuable sans même que les passations de marché aient été régulières).
Il est difficile de noyer le poisson en ajoutant de la flotte: Hollande s'est présenté et fut élu sur un programme qui vaut ce qu'il vaut (pas grand chose à mon avis), sa majorité législative aussi. Alors au boulot, on applique ce programme ou on se renie en disant pourquoi, mais on ne tergiverse pas.
Chacun a peu ou prou une vague idée de ce qu'il faudrait pour que la vie politique soit moralisée; donc faisons le sans le dire, plutôt que le dire sans le faire.
benjamin borghésio
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