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Cette année, le Tour ne fut pas commenté jour après jour sur ce blog faute de "pêche" et de motivation. Le déroulement de l'épreuve ne me donne à posteriori pas de regret, malgré quelques pépites comme les exploits de Thibault Pinot, Pierre Roland, Thomas Voeclerck, Peter Sagan (le tout "sous réserve de" tant la traque du dopage est implacable et fait mal aux tricheurs: attendons quelques jours avant de nous enflammer, quoique je ne crois pas que ceux là soient impliqués)
Pour le reste... ASO qui organise le tour, année des JO à Londres, avait décidé que cette année il échoierait à un britannique et comme le meilleur rosbif (enfin... en principe) était le meilleur rouleur du monde, on mit 110km de Contre La Montre. A ce compte là et sauf accident peu probable tant sa garde noire était efficace pour le protéger de tout aléa, la messe était dite avant le départ. Donc, des beaux moments, mais aucun suspense quant au résultat final.
Des questions relatives au dopage, le sempiternel débat. Savez vous que lors de ce seul Tour, il y a eut plus de contrôles qu'il n'y en aura pour les JO à venir, toutes disciplines confondues? Que les cyclistes professionnels doivent être localisables 365j/365, 24h/24 (comme ils le disent: c'est pire que le bracelet électronique) et qu'on les dérange régulièrement au saut du lit, même au repos et en famille, pour prélever urine et/ou sang? Quand le même effort sera fait dans toutes les disciplines, on se rendra compte que dans le sport professionnel de haut niveau, le vélo n'est (relativement) pas si pourri que ça.
Il n'empêche. Deux affaires révélées (en espérant qu'elles seront les seules), concernant Di Grégorio et Frank Schleck.
Le premier, Di Grégorio, coureur (très) moyen dont on a fait un peu vite le nouveau Virenque (ce qui n'est guère une référence morale) a été pris par la patrouille (qui le surveillait activement, vu ses fréquentations douteuses lors de son passage dans une équipe précédente très controversée) et immédiatement suspendu par son actuel employeur (COFIDIS), expulsé de la course en attendant mieux. Sa faute: avoir commandé du matériel servant aux transfusions et aux perfusions - ce qui est rigoureusement interdit hors des protocoles thérapeutiques excluant toutes fins de récupération ou de renforcement des capacités physiques. Sa défense est pitoyable et dans tous les cas pire qu'une franche dénégation ou un aveu. Son "naturopathe" lui aurait juste "prélevé du sang pour l'oxygéner avant de le lui réinjecter, ou d'utiliser la méthode pour le charger en glucose"
On signalera à Di Grégorio (un élève de troisième qui apprend ses leçons le sait) que pour "s'oxygéner le sang" il suffit de respirer (à la limite on peut se mettre sous tente à oxygène): les poumons sont là pour ça. Quant au glucose, sauf si on est diabétique mais dans ce cas on n'est sûrement pas cycliste professionnel, sa teneur dans le sang est régulée par le foie grâce à l'insuline: inutile de s'en inoculer par des méthodes douteuses: il suffit d'en avaler, et en quelques minutes il est dans le plasma à un taux constant... En revanche se tripatouiller le sang de cette manière expose à des septicémies dont on peut très bien mourir: le non regretté Ricco, un des pires tricheurs du peloton, suspendu à vie, a failli y passer en jouant avec des poches de son propre sang. Il est hélas plus vraisemblable que Di Grégorio jouait avec l'auto-transfusion, méthode qui en accroissant le taux d'hématocrite augmente les performances et est difficilement décelable (on commence à y arriver)
Autre cas: Frank Schleck, un coureur qui ne confirme pas et qui s'empêtre dans une carrière menée en dépit du bon sens, suspect depuis trois ans comme son frère, rattrapé par la patrouille, contrôlé positif après la prise d'un diurétique interdit (le diurétique en question n'est évidemment pas dopant, mais il sert de produit "masquant" d'autres substances). L'ainé des Schleck nous fait le coup du dopé à l'insu de son plein gré inauguré par Virenque... et aussi crédible que le dit Virenque: qui aurait eu intérêt à empoisonner pour l'éliminer un type classé 17ème et en méforme manifeste?
Mais ce n'est sans doute pas le plus grave. Il est temps de parler d'une nouvelle molécule encore indétectable, car naturellement produite par l'organisme dans certaines conditions (mais évidemment à des doses minimes): l'Aicar. Cette molécule permet de brûler les graisses et de rendre le travail des fibres musculaires incomparablement plus efficace.
Testé sur des souris, le produit leur a permis de courir environ 15% plus vite que les autres, non dopées, et/ou plus longtemps
Le principal avantage du produit est qu’il permet une plus grande endurance. L’autre avantage est une combustion plus efficace des graisses et glucides. Perdre 1 kilo revient par exemple à gagner 25 secondes par kilomètre sur la montée de l’Alpe d’Huez. On voit les avantages... C'est ce qui permet à un franc rouleur (mais dont la morphologie lui faisait passer les cols comme un fer à repasser) de passer convenablement la montagne.
L’AFLD suspecte quelques coureurs de la grand boucle d’avoir utilisés de cette substance prohibée. Pat Mc Quaid, président de l’UCI reconnait avoir entendu parler d’une éventuelle utilisation de l’AICAR dans les pelotons. « Le travail est en cours pour identifier le produit » certifie t-il.
Peu utilisé avant, l’AICAR tendrait à être plus utilisé de par l'abaissement du coût: on est passé de 500.000€ la cure à moins de 15.000, depuis que les Chinois se sont mis à la produire en synthèse.
Il faut maitenant se poser la question des coureurs qui auraient perdu des graisses grâce à ce produit. (source: sport.fr)
Froome, moins 8kg en deux ans, Wiggins, moins dix kilos. Bons rouleurs devenus excellents grimpeurs par on ne sait quel miracle, même si l'équipe SKY a développé des monuments de technicité.
Certes, c'est mal d'accuser sans preuve. On peut toutefois faire preuve d'une intime conviction... Pour moi, le vrai vainqueur est Nibali et j'espère que la jeunesse qui monte (Sagan, Pinot) saura, quoiqu'il lui en coûte, résister à ce genre de tentation.
Pour conclure... cherchez par où les coureurs sont passés pour savoir ceux qui génèrent de la suspicion. On dira que SKY, Radio-Shack, Astana, sont particulièrement visées par ces suspicions.
Enfin... vrai plaisir de voir un Cavendish apaisé, gagner brillament sans employer des méthodes de hooligan comme lors des années précédentes. Et Sagan est éblouissant et rafraichissant, malgré ses bondieuseries agaçantes: la religion, c'est du domaine de la sphère privée.
Le point de vue de Bernard Hinault.
benjamin borghésio
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