... fait de lui un parfait salaud.
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Cohen, c'est un des économistes qui nous expliquent en permanence que "la masse salariale est trop élevée" (traduction: vous gagnez trop), qu'il faut baisser les impôts (tout en finançant, on ne sait avec quoi, une restructuration de la société française, en particulier de son système éducatif), etc. C'est un des "penseurs" chers à Calvi qui l'invite régulièrement.
Dans un excellent article, Aline Gérard et Julien Laurens détaillent les innombrables raisons de n'accorder aucun crédit aux promesses de Mittal, patron voyou s'il en est, l'homme qui agit comme un vautour partout dans le monde, qui a dépensé plus en une journée pour marier sa fille à Vaux-le-Vicomte (55 millions d'euros) qu'il n'a investi à Florange. On rappelle dans l'article que nulle part Mittal ne tint sa parole, qu'il fit une affaire exceptionnelle au Kazakhstan en mettent des milliers de mineurs en danger de mort permanent, envoyés au trou dans des missions suicide, qui tous regrettent infiniment l'ère soviétique.
A la fin de cette analyse, on donne la parole à Cohen.
"Il [Mittal] incarne tout ce que les Français détestent, c'est un autodidacte, excellent capitaliste, à la tête d'une multinationale. Toutes ces attaques traduisent avant tout la difficulté des Français à se confronter aux lois de la mondialisation.
Penchons nous sur la biographie d'Elie Cohen [lien], pur produit de la soi-disant méritocratie fançaise. Voilà un type qui a bénéficié d'une solide éducation bourgeoise payée par l'Etat français tant honni: Sciences Po, Dauphine, Ecole des Mines, on en passe et des meilleures. Que le bonhomme soit brillant dans son domaine, nous ne le contesterons pas: ça ne devrait lui donner que plus de responsabilités morales. Formé dans les plus grandes écoles avec l'argent du contribuable, il ne cesse de nous vanter les mérites de la mondialisation (parlant très abusivement de "lois": quand avons-nous voté pour que sous cette forme, la mondialisation soit irréversible?).
Question: quelle est la part de risque prise par un type qui a ce bagage et qui pantoufle tant au CNRS (emploi à vie, toutes les garanties d'indépendance) que dans des universités publiques, qui a su se tailler une réputation et un réseau tels que ses ouvrages sont des ventes "obligées" - ne serait-ce que ses étudiants ou ceux de ses disciples, ça fait des milliers de gens concernés chaque année - qui lui rapportent de considérables droits d'auteur?
En quoi est-il susceptible de voir sa position sociale compromise par la Mondialisation qu'il chérit, et qui ne risque absolument pas de le frapper?
Au nom de quoi décrète-t-il que Mittal est un "excellent capitaliste"? Ce soi-disant autodidacte a bénéficié d'excellentes études payées par son père, le vrai entrepreneur; partout où il passe il sème la pauvreté et les ravages industriels, et malgré cela son groupe a perdu 80% de sa valeur en di ans... qui dit mieux?
Qu'est ce qui donne le droit à Cohen, ce fonctionnaire doublé d'un rentier, de cracher sur des millions de salariés directement confrontés à la mondialisation sous ses aspects les plus sinistres, à savoir les dumpings fiscal, social et environnemental, lesquels les poussent au chômage et à la misère?
Cohen, c'est un peu comme le planqué qui, depuis son bureau très loin derrière la ligne de front, crachait sur les Poilus mutinés parce qu'ils manquaient de courage.
A vomir.
benjamin borghésio.
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