Il a déjà été question de cette affaire sur ce blog, et la décision récente de la Cour suprême du Mexique semble permettre un dénouement.
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C'est la reconstitution au profit des médias 24 heures de l'interpellation qui avait eu lieu 24h avant, qui est à l'origine de l'arrêt de la Cour suprême.
Une note précédente, parue sur ce blog.
La Cour suprême du Mexique, constatant des violations des droits fondamentaux de la défense, a ordonné par trois voix contre deux la mise en liberté immédiate de Florence Cassez. Il semble que l'affaire sera rejugée en appel. Cassez comparaîtra-t-elle libre? Sera-t-elle autorisée à revenir en France avant ce procés? On ne connaît encore pas les détails, mais son avocat a annoncé qu'il allait la sortir immédiatement du centre de détention. La Française, condamnée à 60 ans de prison, a passé sept ans derrière les barreaux.
Cette avancée significative n'a pu intervenir que parce qu'on a cessé de faire d'une affaire judiciaire une affaire politique au plus haut niveau, quand Sarkozy et Calderon, dressés sur leurs ergots comme de (mauvais) coqs de combat, s'affrontaient directement et en public.Il ne reste plus qu'à espérer qu'en appel, les juges traiteront du fond: les témoignages qui accablent Florence Cassez sont-ils, ou non, crédibles, sachant qu'en cas de doute ce dernier doit en principe profiter à l'accusée.
Mais persiste et signe: dans un pays comme le Mexique où la justice est connue pour être... rustique, on va dire (et encore: la notre fonctionne-t-elle si bien, pour que nous puissions nous permettre de juger d'autres systèmes?), il faut être stupide pour se donner de grands frissons en vivant avec un truand notoire (même si on ne le croyait "que" voleur de voitures): ce dernier demeure bel et bien condamné pour de nombreux enlèvement et le kidnapping est une plaie au Mexique, contre laquelle la population est révoltée.
Pour ma part, quand je séjourne au Brésil, je prends garde de demeurer dans les clous de la légalité, et cela de façon démonstrative. Et j'invite chacun à faire de même. Souhaitons qu'à défaut d'avoir un Président normal, on ait enfin une diplomatie normale, qui en agissant discrètement, permet de dénouer des situations devenues inextricables quand elles deviennent des affaires d'état.
benjamin borghésio
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