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L'alliance du SPD et des Verts a fait tomber de justesse, dimanche 20 janvier le gouvernement régional de coalition des conservateurs (CDU) et des libéraux (FDP). Le SPD et les Verts ont obtenu ensemble un siège de plus que les partis qui soutiennent Merkel au niveau fédéral, malgré une très forte implication de cette dernière pendant la campagne électorale. Merkel qui reconnaît "une défaite douloureuse" qui porte un coup à la crédibilité de la coalition qui dirige en ce moment le pays.
Les conservateurs ont obtenu environ 36% des voix (en baisse de 6,5 points par rapport à 2008), le FDP 9,9% (+1,7), le SPD 32,6% (+2,3) et les Verts 13,7% (+5,5). Le candidat du SPD pour ce scrutin régional, Stephan Weil, a annoncé son intention de gouverner avec une majorité d'une seule voix et sauf coup tordu, c'est ce qui se produira. Cette courte victoire revient en grande partie aux écologistes qui ont enregistré leur meilleur score de l'histoire dans cet Etat régional. C'est le dernier test électoral avant septembre (une élection régionale en Bavière et les législatives au niveau fédéral).
Du coup, la campagne du leader SPD Peer Steinbrück est relancée bien que la chancelière Angela Merkel conserve une large avance dans les enquêtes d'opinion au niveau national. Steinbrück, "socialiste", avait connu un début de campagne calamiteux suite à une série de gaffes et de polémiques: il estima entre autres que le poste de chancelier n'était pas assez rémunéré compte tenu des responsabilités de la fonction - ce qui a tout pour plaire dans un pays qui compte 10% de pauvres, surtout quand on se dit "de gauche". Il a fait son autocritique, reconnaissant le manque d'élan positif de la campagne du SPD, et sa part de responsabilité.
Apparemment, le gain du FDP (libéraux) est dû à un transfert tactique de voix venant de la CDU de Merkel: si le FDP était tombé sous la barre des 5% comme certains sondages le prévoyaient, il n'aurait eu aucun siège.
Notons que si la coalition "de gauche" cherchait un accord avec die Linke au lieu de diaboliser ce parti, elle aurait une large majorité.
Notons également que si SPD de Steinbrück et CDU de Merkel s'empoignent, c'est essentiellement pour des raisons de leadership puisqu'il est probable que ces deux partis que tout devrait logiquement séparer prendront langue après les élections générales pour faire une nouvelle grande coalition. Un peu comme si en France, UMP et PS se pacsaient le temps d'une législature. Si la CDU est en tête, Steinbrück servira de toutou à Merkel. Si par miracle le SPD complètement démonétisé depuis le plan Hartz appliqué sous Schröder gagnait, ce serait Steinbrück le chancelier (il est probable que devant l'ampleur du désaveu, Merkel se retirerait)
benjamin borghésio
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