Cette fois c'est à Narbonne, dans une boulangerie. Une victime, cinq tortionnaires et en prime la volonté d'humilier devant un très large public.
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Les faits peuvent prêter à sourire au premier abord, mais un jeune Narbonnais âgé de 17 ans ne l'a pas entendu de cette oreille. En effet les faits se sont déroulés dans une boulangerie narbonnaise au mois d'août 2012. À cette époque le jeune homme de 17 ans est victime d'un bizutage de la part de certains employés de la boulangerie et d'autres stagiaires. Ces derniers au nombre de cinq, trois majeurs et deux mineurs au moment des faits, le déshabillent partiellement, l'enduisant de farine et de colorants alimentaires, puis l'aspergent d'eau et le projettent dans une poubelle. Pendant trois mois rien ne se passe, le jeune homme considère qu'il a été victime d'un bizutage, avec tout ce que ça peut comporter d'humiliations, mais n'a pas reçu de coups et d'autres violences.
Mais les choses changent quand il s'aperçoit en fait que le film de son bizutage, pris depuis un téléphone portable est diffusé sur Facebook, visible par tout le grand public. C'en est trop, il décide d'aller déposer plainte au commissariat en compagnie de sa mère, au mois de novembre dernier. L'enquête de police a permis de retrouver les cinq personnes impliquées dans le bizutage.
Placés en garde à vue, les mis en cause ont reconnu leur participation aux faits. Laissés libres après leur audition, les deux mineurs seront convoqués devant le juge des enfants le 27 mars 2013.
Quant aux trois majeurs, ils feront l'objet d'une comparution devant l'Officier de Police Judiciaire le 13 juin 2013.
(La dépêche du Midi)
Une fois de plus, on s'étonnera de la "sage lenteur" de la justice alors que la politique pénale, depuis plus de dix ans, est de réprimer systématiquement les faits de bizutage. Dès lors que les faits sont avérés et reconnus, qu'est ce qui empêche la comparution immédiate? Comment se fait-il en outre que des mineurs soient astreints à rendre compte de leurs actes avant les majeurs? Et quel est l'avenir de ce jeune apprenti, durant l'attente des réponses judiciaires?
Deux remarques sur cet articles. Non, les faits ne prêtent pas à sourire. Le bizutage est un acte qui ne vise qu'à dégrader, à humilier (jeter quelqu'un dans une poubelle, on voit le symbole!). Ensuite à la limite on reprochera à ce jeune homme d'avoir attendu pour porter plainte la divulgation sur les réseaux sociaux de son humiliation: l'eut-il fait le jour même, que facebook n'aurait sans doute jamais été nourrie par ces cinq abrutis - alors que maintenant, de contamination en contamination, pour effacer les traces de leur connerie abyssale, cela va être coton.
Rappelons que malgré les innombrables interdictions, un "bizutage qui a mal tourné" (aucun ne tourne bien) a entraîné récemment la mort par noyade d'un Saint-Cyrien promis à un bel avenir. Pudiquement, on parle maintenant d'intégration. Mais le symbole est le même.
Le site du Comité National contre le bizutage (lien)
benjamin borghésio (qui ne lâchera jamais l'affaire contre cette survivance d'un passé aussi glauque que débile)
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