Le commissaire Cyril Alavoine a été condamné à dix mois de prison
avec sursis, peine supérieure aux réquisitions du Procureur (six mois avec sursis), mais la peine ne sera pas inscrite à son casier judiciaire (ce qui autorise son maintien dans la hiérarchie policière, sauf procédure disciplinaire qui s'y opposerait). L'autre policier qui était poursuivi, lui aussi absent, a été relaxé.
L'entrepreneur brésilien, seul à avoir honoré le Tribunal de sa présence, paiera une amende de 2 000 euros auxquels s'ajoutent 1
000 euros avec sursis. Dans les attendus, le Tribunal lui a expliqué que les 2.000 euros dus correspondent à ce qu'il avait gagné avec ce marché. Condamnation a minima donc, et il est probable que le souhait de cet homme quelque peu dépassé par les événements, de pouvoir s'acquitter de sa dette en plusieurs fois, sera accepté par le Trésor.
Le commissaire Alavoine actuellement en poste au ministère de
l'Intérieur était poursuivi pour avoir
détourné 8 500 euros saisis chez une commerçante
d'origine chinoise à Cayenne, lors d'une procédure criminelle en mars
2010 (conclue par un non lieu à l'égard de la plaignante). 4 200 euros pris sur cette somme ont servi à
financer la construction du carbet de la police, sur la Comté.
Autre anomalie qui favorisa l'entourloupe : les billets n'avaient pas été placés sous scellés comme ils
auraient dû l'être et étaient juste entreposés dans le coffre-fort de
l'hôtel de police situé dans le bureau du commissaire.
On notera que depuis l'éclatement de cette
affaire, en décembre 2011, l'accusé avait rendu l'argent à sa propriétaire, par
chèque. Il est à peu près établi que M. Alavoine ne fit preuve d'aucune malhonnêteté: dans son esprit, il s'agissait d'une avance de fonds à l'Amicale des policiers qui devaient le rembourser rapidement... et puis les relations se sont dégradées entre cette amicale et lui même... Enfin la plainte de la personne spoliée aboutit.
Cette affaire est révélatrice du Grand N'Importe Quoi qui sévit en Guyane, où les lois et les procédures françaises sont censées s'appliquer mais où le manque de rigueur sur l'essentiel n'est contrebattu que par un tatillonisme démesuré sur l'accessoire - la conjonction des deux éléments faisant que rien ne marche.
Un carbet en Guyane
Pour aller dans ce sens on notera que les magistrats ont
annulé deux auditions du commissaire devant les enquêteurs,
interrogatoires qui n'avaient pas respecté les procédures! Cela n'a pas
empêché, pour autant, la condamnation mais a sans doute profité au mis en cause, bénéficiant ainsi de la non inscription de la peine au Casier judiciciaire.
benjamin borghésio, informations extraites entre autres de France Guyane
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